L'Inutile - Bourbach le Haut

Action créée en réaction à la crise du COVID-19, mettant en jeu tous mes savoirs-faire, de la rencontre et la capacité d’écoute à la transformation des histoires vernaculaires collectées en matière artistique, l’idée est de créer un journal gratuit, sur le modèle de 20 minutes ou Metro, mais dans un lieu de « déconcentration » de population.

EDITO

Par Nicolas TURON

Chaque samedi matin, Bourbach le Haut se réveille paisiblement. Les habitants sortent de leurs maisons, des familles pointent le bout de leurs nez au cœur du village ou dans les bâtisses plus isolées, et convergent vers les points de rencontres incontournables. On se retrouve autour d’un café à la Framboiseraie ou au jardin partagé, devant l’école à classe unique. On s’ébroue de sa semaine de travail ou de sa nuit de garde, les enfants jouent sur l’aire de jeux. Tout est d’un calme irréductible, d’une convivialité gauloise qui nous rappelle le village de Goscinny. Philippe en serait le druide : il a déjà la barbe, et des bouillons de jeûnes en guise de potion magique. Mais cette quiétude apparente est bouleversée par un tonnerre de Zeus : le rugissement des motos et des voitures trafiquées qui emplit soudain la vallée. Ça résonne, ça rebondit et ça emplit l’espace sonore jusqu’à le saturer. Nous avons compté plus d’une centaine de véhicules bruyants dans le village en une journée ; en cas de beau temps, on passe au millier en un seul week-end. C’est pourquoi nous consacrons ce numéro spécial de L’Inutile à la résistance anti-bruit : comme un paratonnerre ironique, avant que le ciel ne nous tombe sur la tête.

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