L'Inutile - El Jadida (Maroc)

Première marocaine pour notre journal francophone qui n’en finit plus d’être inutile, même à l’internationale ! Nous sommes accueillis par Elise GUIGA VAGOST, directrice de l’école primaire, qui nous met entre les pattes des 80 élèves de CM pour créer un journal ouvert sur le quartier qui borde le Lycée Français International Jean Charcot.

 

RÊVES DE JEUNESSE

 

À quoi rêvait la jeunesse d’El Jadida, hier ou avant-hier ? Lancés à l’assaut des trottoirs du quartier du plateau et du marché central, les élèves de maîtresse Samia ont interrogé les passants sur les grandes espérances qui ont animé leurs jeunes années.

 

Brahim, retraité de la régie d’eau et d’électricité, rejoint chaque jour ses amis Driss et Mohamed dans le parc qui fait face aux locaux de son ancien employeur, « histoire de prendre l’air, d’être dans la nature, d’écouter les oiseaux. » Enfant, il aimait arpenter les montagnes et les prairies, c’est comme cela qu’il est « sorti de sa coquille », mais il ne tirait pas pour autant de plan sur la comète : « À notre époque, la jeunesse ne rêvait pas. J’ai passé l’école primaire avec des professeurs français. Ils ne cherchaient pas le talent des enfants,il fallait trouver un bon travail avant tout. C’était juste manger, travailler, dormir. Sans travail tu n’existes pas. »

Sena a passé toute sa vie à El Jadida. Elle rêvait de devenir professeure « peu importe la matière », mais « quand elle a grandi, tout a changé. » À quelques pas de la pelouse dans laquelle elle discute avec d’autres dames, Rabiha (photo 2) aide les véhicules à stationner, vêtue du gilet bleu règlementaire de la ville d’El Jadida. Elle se voyait joueuse de football millionnaire, rêvait de grande maison, de belle voiture, et de briller en attaque – elle se retrouve gardienne. Le football, encore lui, est celui sur lequel Hazzedine fonde ses espoirs. En attendant de rejoindre la Champion’s League, il joue dans le club de Widad et étudie. Ayoub (photo 3), natif de Marrakech, sort de chez le barbier. Il occupe son premier emploi à El Jadida, en tant que conducteur de production de lait UHT dans l’agro-alimentaire. Comme Brahim, le retraité, Ayoub ne rêve que d’avoir un bon travail ; même désir à deux générations de distance, la boucle est bouclée…

(la suite dans le journal)

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