L'Inutile - Le Cendre

Action créée en réaction à la crise du COVID-19, mettant en jeu tous mes savoirs-faire, de la rencontre et la capacité d’écoute à la transformation des histoires vernaculaires collectées en matière artistique, l’idée est de créer un journal gratuit, sur le modèle de 20 minutes ou Metro, mais dans un lieu qui n’en n’a a priori pas besoin.

EDITO

Par Nicolas Turon

TOUT JUSTE LA MOYENNE

Il y a peu, je découvrais avec stupeur qu’il existait une association des « villes moyennes » ; le genre d’association qui organise des concours et délivre des récompenses sous forme de labels et de panneaux à poser à l’entrée des communes, fleurs et arobases, villes thermales et sites touristiques remarquables, dynamisme sportif. Je m’étonnais surtout de la sémantique employée : là où l’on devait entendre une « ville moyenne » comme une agglomération ayant une population allant de 30000 à 50000 habitants, je prêtais à « moyen » le caractère d’une cité ayant un intérêt relatif, un peu molle, un peu tiède, le genre qui pose ses boîtes à livre après tout le monde, et ne comprenais pas qu’on les fédère – on ne tisse pas de lauriers au bachelier sans mention.

Je voyais alors évidemment par le prisme snob du double habitant que je fus dans ma vie, d’abord d’une grande ville, capitale régionale, puis d’un tout petit village de caractère. Il est certain que je me mords les doigts de remords en réalisant ma manière de réagir, ce qui est particulièrement douloureux lorsqu’il fait froid et que l’on passe sa semaine à arpenter le trottoir.

Car il est évident que la crise du / de la COVID-19 a rebattu les cartes de l’art de la vie quotidienne, resserrant les mailles solidaires, creusant les inégalités dans les grandes cités, redorant le blason des villes moyennes, et rouvrant grand les portes dans les petits bourgs ; nous n’avons pas croisé un seul cendrilloux ou une seule cendrillon qui nous ai dit avoir souffert de cette année de sommeil forcé. « Une heure de promenade ?! Mais c’est précisément le temps qu’il faut pour faire le tour du Cendre ! » Et puis il y a tout à proximité, le boucher, la cave, le maraicher, la gare, les écoles, le théâtre, la santé. Des artisans dynamiques, une politique associative, des équipements. Et puis la coulée verte.

Il est donc grand temps de revoir les snobismes et de redistribuer les récompenses, afin d’attribuer au Cendre le label « 4 pantoufles » de la ville où il fait bon vivre – même confiné.

La presse en parle !

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