Contre Temps

J’interviens deux jours auprès de la Compagnie du Fil à retordre pour mettre de l’huile dans les gonds de son Contre Temps.

C’est la première fois que je travaille avec une marionnettiste, un musicien… et un perroquet vivant!

À l’origine de la création, une envie de parler d’un grand- père et de sa petite-fille, des liens tissés entre les générations, de la transmission, de la mémoire. Une croyance populaire a relié nos premières intentions.

Elle est devenue le fil conducteur de notre création. « On considérait dans le temps que le passage de la vie à la mort était instantané. Le défunt, ou du moins son âme désincarnée, n’avait pas conscience de son décès. Il voulait donc reprendre une vie normale, en commençant par retourner dans son corps. On arrêtait alors les horloges afin de signifier au mort que le temps s’était arrêté pour lui, que désormais il vi-

vait hors du temps. C’est en voyant les horloges à l’arrêt que l’âme réalisait qu’elle ne vivait plus dans le monde temporel, et décidait enfin de partir. »

De multiples improvisations entre les marion- nettes et le musicien ont peu à peu dessiné la trame du spectacle. Le style « cartoons », apparu spontanément dans la manipulation, apporte, un regard naïf et insou- ciant sur ce thème délicat, voire tabou.

Dans une esthétique inspirée de l’« arte povera »,
des marionnettes à fils et autoportées jouent dans un
décor de bois et d’objets anciens liés à l’horlogerie. Nous
avons pris le parti de ne pas utiliser la voix : la musique et les sons donnent leurs expressions aux personnages.

Polka, un perroquet dressé (un vrai !) évolue dans l’espace scénique. Faisant le lien entre les deux personnages, elle sym- bolise le désir d’éternité de chaque être humain. Une éternité rendue possible quand chacun de nous porte des petits bouts d’histoires de nos proches disparus.

Le style du spectacle prend ses références dans le cinéma d’animation de Stephane Berla et Mathias Malzieu (Jack et la Mécanique du Coeur), dans les univers de Myasaki et de Tim Burton, et dans l’esthétique de Martin Scorcese (Hugo Cabret).

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