Le Chienchien des Babaskerville

Seconde création de La Rouille, l’adaptation du plus terrifiant des romans de Conan Doyle marque le retour du duo Bez-Turon dans l’univers de Sherlock Holmes.

Ils sont de retour !

Après avoir fait le tour du monde avec Son dernier coup d’archet, SH et Trévor, célèbre duo forain interprète des aventures de Sherlock Holmes revient plus fort et plus drôle avec Le Chienchien des Babaskerville. La libre adaptation de l’aventure la plus terrifiante du mythique détective mettra une fois de plus l’intelligence collective à profit : les spectateurs qui parviendront à ne pas mourir de trouille seront une nouvelle fois partie prenante et mèneront l’enquête de Londres à la lande de Dartmoor, sur les traces de l’horrible bête.

Le Chienchien des Babaskerville est un boniment forain d’aventure qui se situe quelque part entre le Grand Guignol et le Guignol tout court.

 

La note d’intention / le principe dramaturgique

Comme Conan Doyle, nous avons laissé mourir Sherlock Holmes en même temps que notre spectacle [SH] Sherlock Holmes, son dernier coup d’archet. Nous aurions pu tourner encore quelques années, mais les quelques 250 représentations passées nous ont convaincu qu’il fallait faire une pause ; marquer un temps pour comprendre l’époque et se ranger un peu d’un humour versant dans le tout cynique, notamment.

Comme Conan Doyle, nous faisons revenir notre héros dans une épopée terrifiante, cédant à la pression populaire et bien contents de nous refaire la cerise financièrement. Vous noterez le degré de professionnalisme qui nous fait épouser la destinée de l’auteur écossais jusque dans les plus triviales de ses préoccupations.

Si nous avons soigné la langue et la construction de l’univers encore plus que lors de la création du premier opus, nous avons également revu notre grammaire d’interaction avec le public, afin de rendre son implication plus fluide. La rencontre diégétique passe cette fois-ci par l’induction plus que par la brutalité ; mais pour un résultat toujours aussi drôle et brut, rassurez-vous.

Notre prétention théâtrale est toujours d’atteindre la même virtuosité en improvisation que celle qui animait Sherlock au plus fort de ses déductions.

Prétention encore, celle de bâtir un univers victorien avec un accordéon trois bouts de ficelles, en s’appuyant sur les figures archétypales de l’inconscient collectif, le tout en équilibre sur la corde de l’improvisation : cela revient à dresser un château de carte dans un courant d’air. Ça tombe bien, c’est ce qu’on préfère.

Dans cet opus, nous explorons la peur. Nous profitons de l’occasion pour emprunter quelques ficelles du Grand Guignol pour tisser notre canevas.

Un mot encore : nous aimerions battre en brèche l’idée de « spectacle participatif », qui a collé aux basques de son dernier coup d’archet, puisque l’intention n’est pas de transformer les spectateurs participants en faire-valoir, mais plutôt de les placer en situation de créer à nos côtés. Nous acceptons le risque d’abandonner la responsabilité de la bonne tenue de l’exercice au commun de l’assemblée. Nous créons les conditions du hasard.

De fait, nous partageons le plaisir de jouer. Des grands gamins qui jouent comme des adultes, ou l’inverse : car la déconne est une affaire extrêmement sérieuse.

Le trouble de cette frontière entre réalité et fiction est parfaitement résumé dans la citation de Jasper Fforde extraite de L’Affaire Jane Eyre, choisie comme exergue par Pierre Bayard pour son L’Affaire du chien des Baskerville : « Les barrières entre réalité et fiction sont plus minces que nous ne l’imaginons, un peu comme un lac gelé. Des centaines de personnes peuvent le traverser, mais un soir, ça dégèle à un endroit, et quelqu’un tombe dans le trou. Le lendemain matin, la couche de glace s’est déjà reformée. »

Nous sommes le soir, nous sommes le dégel, nous sommes le trou.

 

Le mot de Jean-Marc, spectateur, après la première

Longue vie au Chienchien des Babaskerville qui nous a bien fait marrer ce soir, avec lequel nous avons décollé et largement passé la vitesse de libération. Sentant monter la chaleur dans la salle et te voyant enfiler manteau et écharpe sous les poursuites émettant des lumières toujours plus chaleureuses, nous avons aussi eu (très) chaud pour toi ; moi, j’aurai rêvé traverser la thermocline pour me rafraichir ! Mais non, tu nous entraines tous dans ton sketch schizophrène toujours plus loin sur la lande brumeuse du Devonshire ; ce sera bien la première fois qu’on ne se les gèlera pas en Ecosse, qu’on se le dise !

La maraude de tes yeux, avec lesquels tu fais des mots que tes paroles transforment pour nous en images, c’est vraiment magique. Tu nous vois et tout à coup, tu nous insères dans l’histoire que tu construits pour nous. C’est une sorte de grande BD vivante dans laquelle nous nous épanouissons, nous rions librement et plus rien d’autre ne compte. C’est ça, la vitesse de libération. C’est comme un instant suspendu en apesanteur à tes propos, où l’on s’y trouve -que tu nous parles du village voisin d’à côté ou d’un roman policier écossais que nous croyions connaitre, mais que pourtant aucun d’entre-nous n’avait jamais lu comme ça…

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