Palavas
Ce spectacle de Nouveau Cirque s’intéresse aux “cong’pay” (entendez “congés payés”) dont l’exode vers les plages dès 1936 connu un engouement sans pareil. Tout en mêlant la fable qui raconte l’histoire et les techniques de cirque, Palavas propose, comme dans Les Temps modernes de Chaplin, une réflexion sur le travail dans une mise en scène poétique et burlesque.
À chaque étape son univers poétique, ses codes musicaux, ses séquences burlesques et son sens propre :
L’usine est le domaine de Monsieur Mercier, qui produit des volants, des gratte-dos et des boîtes de poulet à partir d’une simple poule. C’est l’endroit où l’ouvrier gagne maigrement sa vie, met sa santé en jeu et essaye de trahir son labeur quotidien en jouant au Bilboquet, à chaque pause. C’est là que l’ouvrière, jeune femme qui essaye de s’émanciper par le travail, vient en chercher. C’est là que le Patron paternaliste, Monsieur Mercier, fait son apparition, en illustrant astucieusement la notion de profit et de capital.
Le voyage est une parenthèse ludique autour du tandem. C’est l’occasion d’entendre un vrai document de 1936, et de comprendre que nos personnages sont plus victimes de l’Histoire qu’ils subissent, en découvrant une étape après l’autre, que d’être moteur d’elle. Ils rejoignent en cela les mécanismes burlesques de Chaplin et Keaton, chez qui l’ironie tragique place toujours le spectateur en position de force par rapport au anti-héros.
La Plage offre un rafraichissant travail technique et ludique autour des activités de la mer. C’est l’occasion pour Monsieur Mercier de jouer de la musique live avec des loops, et pour les personnages de dérouler le fil de l’histoire jusqu’à la dernière surprise.
Ce sont enfin les mouettes qui relient ces trois univers, en symbolisant les sentiments des ouvriers (rencontre, séduction, découverte des vacances), et qui donneront la conclusion du spectacle.