Petite frappe

Après le succès de Michel, deux fois, écrit à quatre mains avec l’ami Vincent Zabus, nous décidons de repartir dans une aventure commune, cette fois-ci pour le Théâtre des Zygomars. Avec Petite Frappe, je replonge dans l’intimité fragile de mon adolescence pour explorer le rapport des enfants cabossés au verbe et à la langue.

NOTE D’INTENTION (décembre 2022) : Comment sauver des vies avec une machine à écrire.

J’ai toujours besoin de nourriture sensible avant de me mettre à écrire. Il me faut convoquer une bonne raison de raconter, sinon il ne sert à rien de demander à un public (jeune, plus encore), de s’assoir et d’écouter.

Depuis deux ans, je concentre mon travail d’atelier d’écriture sur les maisons d’arrêts, les déserts culturels, les quartiers prioritaires, les zones pavillonnaires, les petits villages ruraux, tout ce que le jargon consacré regroupe dans la catégorie des « publics empêchés ».

Mon spectre dramatique a toujours été de me faire la voix des autres en l’incarnant dans mon vécu concret.

Avec Petite Frappe, je renoue une fois de plus avec les démons de mon adolescence, qui auraient dû me mener partout sauf à l’art, et je les mêle aux préoccupations de tous ceux, rencontrés pour de vrai, qui se pensent mis à l’écart de la chose écrite, qui ont du mal à s’entendre en tant qu’histoire qui mérite d’être partagée.

Dans la lignée de Fracasse, À la Porte, Michel, deux fois, l’écriture sera une nouvelle fois brute (rude, apparemment naïve ?), et la dramaturgie construite en spirale : il faudra que le spectateur passe plusieurs fois par des points qu’il connaît pour se sentir en familiarité et être rassuré.

Je convoquerai le JE pour une identification maximale.

Le duo formé par Rudy et Selma servira l’arc narratif, jusqu’à la surprise et l’inversion dramaturgique finale.

Les adjuvants seront ceux de n’importe quelle adolescence, mère célibataire, prof, éducateur, psychologue scolaire, camarades de classe, chat.

Le vocabulaire littéraire et les motifs seront faciles d’accès, présents pour servir la profondeur de l’intrigue et le sous-texte.

L’idée est d’utiliser le langage brut, à la manière des adolescents, mais sans jeunisme (souvent ridicule), sans convoquer leur vocabulaire propre, obsolète aussitôt qu’employé. Il s’agit de parler fort (en intensité) pour être certain d’être entendu.

Le motif principal, du texte à l’intrigue en passant par la scénographie, sera celui de la LANGUE, de la LETTRE, du PAPIER, et comment la maîtrise des mots et des émotions peut nous sauver d’une incapacité à nous estimer nous-mêmes dignes du verbe.

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